Conbien un joueur de tennis gagne-t-il ? La réponse oscille entre énormément et rien du tout, mais ce qui frappe, c'est à quel point on passe rapidement de l'un à l'autre.
Un constat, d'abord : sur les 1 800 joueurs et 1 400 joueuses professionnels, environ 10 % seulement vivent de leur métier et, au-delà de la 200e place mondiale, on perd de l'argent.
En haut de la pyramide, on nage dans l'opulence.
Les joueurs classés entre la 90e et la 100e place ont gagné en moyenne 202 970 euros brut en "prize money" en 2012.
Pour un 150e mondial, ça tombe à 75 000 euros par an.
Le 200e mondial a gagné 20 780 euros.
De ces montants, il faut déduire les taxes et les impôts - jusqu'à 30 % -, les frais de déplacement, énormes pour un sport qui se joue sur cinq continents, la nourriture, l'hôtel parfois et, pour ceux qui peuvent se le permettre, un entraîneur qu'il faut payer, héberger et faire voyager.
Sans l'aide d'une fédération, d'un mécène ou de la famille, cela devient vite très tendu.
Et nécessite, par exemple, de prolonger la saison avec des matches par équipes en France, en Allemagne ou en Suisse.
"C'est avec ça que je finance ma tournée en Australie", explique le Français Marc Gicquel, 152e mondial.
"Pour pouvoir mettre un peu d'argent de côté, il faut être dans le top 50, y rester un certain temps et faire attention", calcule l'ancien joueur Arnaud Di Pasquale, aujourd'hui responsable du haut niveau masculin à la FFT.
Privé de salaire fixe, le joueur de tennis ne dépend que de ses résultats.
Alors, quand la blessure s'en mêle, les comptes basculent vite dans le rouge...
"Tu peux être 30e mondial et ne pas gagner un radis", note l'entraîneur Ronan Lafaix, qui a labouré le circuit avec le Français Stéphane Robert, monté jusqu'au 61e rang en 2010.